top of page
Capture d’écran 2019-04-08 à 20.46.50.pn
Capture d’écran 2019-04-08 à 20.47.20.pn
Capture d’écran 2019-04-08 à 20.47.36.pn
Capture d’écran 2019-04-08 à 19.07.45.pn
IMG_0503.PNG

Le spectacle avait déjà commencé pourtant tout restait à ajuster : poids, eau, tuyauterie, contrepoids, piano en l’air, ventilo… 

Autour d’un solide axe vertical, sans boniment, ni musique, un homme sans sourire et très calme installe dans le silence les conditions d’un bel équilibre à venir : Au bout de deux bras métalliques, d’un côté, suspendu au dessus du sol, un tabouret solidaire d’un piano et de l’autre, provisoirement arrimé au sol, un rectangle de bois tapissé de velours sur lequel il faudra embarquer le poids d’une poignée d’enfants. 

Devront s’équilibrer les deux plateaux du balancier pour que l’homme se hisse jusqu’à l’instrument qui célèbrera cette physique mécanique simple et magique comme un conte des Mille et une nuits.

Chaque enfant embarqué pèsera son poids de leste précieux à l’affaire qu’il contribue de faire tourner. Rendu calme par la responsabilité qu’il endosse, chacun occupe très tranquillement sa place sur le tapis volant pendant que la machine savamment pondérée entame sa révolution à la force propulsive d’un tout petit ventilo. L’homme célèbre en musique sur son clavier ce tour de manège et l’on voit les yeux des petits qui quittent la fête pour rejoindre l’harmonie juste et fragile d’un petit tour, rond comme un bon récit ! Sans trompette, ni fanfare, loin des vertiges, sage et construite comme une bonne narration qui prend le temps de son installation, on est embarqués et ramenés à bon port.

Le manège de la compagnie Grandet Douglas posé le 24 et 25 mars 2018, sur le cours Emile Zola, nous a rappelé que la beauté ne tombe pas du ciel, qu’elle résulte toujours d’une recherche calme et recommencée de son équilibre  dans lequel l’enfant peut tenir sa pleine place de noble contrepoids et d’acteur ! 

Ensemble, chacun a contribué à fonder le plaisir et le mouvement non plus sur l’excitation mais bien au contraire sur le don de sa concentration et de son immobilité. C’est peut être à cela qu’on reconnaît les grandes œuvres, à la place ménagée à l’enfance par leurs auteurs !

AR - Médiathèques de Villeurbanne

bottom of page